Le renard qui prêche fables
Le renard qui prêche fables
☰ menu

Le renard qui prêche fables
Le renard qui prêche fables Le renard qui prêche fables Le renard qui prêche fables Le renard qui prêche fables
Le renard qui prêche Le renard qui prêche fables Le renard qui prêche
fables fables fables fables
fables fables
fables
fables

Le renard qui prêche fables

Le renard qui prêche



Un vieux renard cassé, goutteux, apoplectique,
Mais instruit, éloquent, disert,
Et sachant très bien sa logique,
Se mit à prêcher au désert.
Son style était fleuri, sa morale excellente.
Il prouvait en trois points que la simplicité,
Les bonnes moeurs, la probité,
Donnent à peu de frais cette félicité
Qu'un monde imposteur nous présente
Et nous fait payer cher sans la donner jamais.
Notre prédicateur n'avait aucun succès ;
Personne ne venait, hors cinq ou six marmotes,
Ou bien quelques biches dévotes
Qui vivaient loin du bruit, sans entour, sans faveur,
Et ne pouvaient pas mettre en crédit l'orateur.
Il prit le bon parti de changer de matière,
Prêcha contre les ours, les tigres, les lions,
Contre leurs appétits gloutons,
Leur soif, leur rage sanguinaire.
Tout le monde accourut alors à ses sermons :
Cerfs, gazelles, chevreuils, y trouvaient mille charmes ;
L'auditoire sortait toujours baigné de larmes ;
Et le nom du renard devint bientôt fameux.
Un loin, roi de la contrée,
Bon homme au demeurant, et vieillard fort pieux,
De l'entendre fut curieux.
Le renard fut charmé de faire son entrée
A la cour : il arrive, il prêche, et, cette fois,
Se surpassant lui-même, il tonne, il épouvante
Les féroces tyrans des bois,
Peint la faible innocence à leur aspect tremblante,
Implorant chaque jour la justice trop lente
Du maître et du juge des rois.
Les courtisans, surpris de tant de hardiesse,
Se regardaient sans dire rien ;
Car le roi trouvait cela bien.
La nouveauté parfois fait aimer la rudesse.
Au sortir du sermon, le monarque enchanté
Fit venir le renard : vous avez su me plaire,
Lui dit-il, vous m'avez montré la vérité ;
Je vous dois un juste salaire :
Que me demandez-vous pour prix de vos leçons ?
Le renard répondit : sire, quelques dindons.

DE FLORIAN

Le renard qui prêche fables


Texte lu 3598 fois !


Commentaires sur cette comptine :

--> Pas de commentaires actuellement !

Vous avez un commentaire sur cette comptine ou une suggestion alors n'hésitez pas à nous envoyer un commentaire à redaction@comptine-enfants.com


Le renard qui prêche fables
Le renard qui prêche fables  Le renard qui prêche fables  Le renard qui prêche fables
Le renard qui prêche fables

 

Le renard qui prêche fables
Le renard qui prêche fables